UNITÉ MOBILE DE SOINS DENTAIRES DANS LE NORD DES LANDES Cessation d’activité

Suite à la crise sanitaire due à la CoViD-19, le Conseil d’Administration, en date du 1er septembre 2020, a décidé l’arrêt de l’Unité Mobile de Soins Dentaires.

Ce fut une belle expérience qui aura durée pas moins de 5 années. L’Unité Mobile de Soins Dentaires aura parcouru plusieurs milliers de kilomètres à travers le Nord des Landes, entre EHPAD et cœurs de ville, à la rencontre des populations.

Préambule

Le nord des Landes est touché par un phénomène de désertification médicale, qui concerne également les chirurgiens-dentistes dont la densité est bien inférieure à la densité nationale et à celle du département. La population locale est confrontée à des problèmes d’accès aux soins dentaires, et cette situation est même accentuée pour les personnes en situation de handicap et pour les personnes âgées dépendantes qui ont des difficultés de mobilité.

Ces populations sont, de fait, doublement pénalisées car non seulement elles ont du mal à obtenir des rendez-vous mais, en plus, peu de structures sont réellement adaptées à leurs spécificités. Il s’en suit un véritable renoncement aux soins alors que ces personnes en auraient au contraire particulièrement besoin.

Dans ce contexte, suite à un diagnostic territorial approfondi et à une modélisation économique, la Mutualité Française Landes avait décidé, en concertation et avec le soutien d’autres partenaires locaux comme l’ARS, le Conseil Départemental et différentes collectivités territoriales concernées, de créer une Unité Mobile de Soins dentaires sur le territoire du nord des Landes.

Des besoins réguliers et spécifiques en soins dentaires sur le territoire et surtout pour les personnes âgées et/ou handicapées

Les dents ont un rôle social fondamental (le sourire, la communication) et jouent un rôle important dans l'alimentation (on n'assimile bien que ce que l'on apprécie de manger).

Les différentes études montrent un état de santé bucco-dentaire des personnes handicapées jugé «catastrophique » alors qu’il constitue à la fois un enjeu majeur de santé publique mais également un enjeu majeur d’intégration sociale.

La question du handicap est intimement liée à celle de la « limitation » d’activités et cette limitation pour « accéder » à la santé bucco-dentaire est à la fois due à des facteurs endogènes (c’est la déficience qui crée une limitation) et à des facteurs exogènes, autrement dit, environnementaux.

Les personnes handicapées constituent un groupe à haut risque de pathologies orales. Elles souffrent tout particulièrement de pathologies infectieuses, carieuses et/ou parodontales, de pathologies fonctionnelles (dues à des dysmorphoses orofaciales) et traumatiques (usures, fractures…).

De plus, de nombreuses personnes handicapées et notamment les personnes souffrant de déficiences mentales, neurologiques ou psychiatriques, ont des médications spécifiques, à base de psychotropes ayant comme effet secondaire une diminution de la quantité et de qualité de salive.

Cette activité apportait une offre dentaire de proximité. Elle était également adaptée aux personnes en situation de handicap vivant à domicile ou en établissement médico-social, avec un suivi dentaire de qualité (hygiène, prévention, soins) qui faisait partie des soins primaires et indispensables.

Les soins dentaires de la personne en situation de handicap s’articulent autour de 2 axes :

1- Favoriser l’implication des aidants professionnels et des aidants naturels

Les personnes handicapées qui souffrent d’un manque d’autonomie, sont la plupart du temps « aidées » soit par leur famille, soit par un personnel qualifié. C’est notamment le cas pour les personnes souffrant d’un handicap mental.

En fonction du degré d’autonomie, la responsabilité de l’hygiène bucco-dentaire est donc reportée sur l’entourage familial et/ou professionnel. Les moyens de prévention sont les mêmes que pour la population générale à savoir un brossage avec un dentifrice fluoré. Le choix de la brosse à dent et le type de dentifrice seront adaptés au handicap.

La sensibilisation et la formation doivent également et en priorité toucher la personne handicapée elle-même.

Le rôle de la personne accompagnante est absolument fondamental pour le recours aux soins : prendre le rendez-vous, accompagner la personne jusqu’au cabinet, la rassurer, donner les explications au praticien, jouer le rôle de « média » entre la personne handicapée et le chirurgien-dentiste…

2- Un recours aux soins adapté

L’accessibilité physique peut être un obstacle aux soins mais les soins spécifiques proposés sont également insuffisants en France.

Le système de soins doit proposer une offre graduée de prise en charge en fonction à la fois du handicap de la personne et de la complexité des soins.

Notre Unité Mobile de Soins Dentaires était clairement une structure adaptée aux techniques de sédation, avec des équipements adaptés et du personnel diplômé.

Les personnes du Nord des Landes, grands bénéficiaires de cette unité mobile de soins

L’Unité Mobile de Soins dentaires s’adressait aux 25 structures médico-sociales du Nord des Landes (1334 places) et aux habitants du Nord des Landes (60 462 habitants) et, en particulier, les habitants à proximité des cœurs de ville suivants : Sore, Luxey, Labrit, Rion des Landes, Sabres, …

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